Nous sommes en décembre. Comme tous les ans, depuis sa disparition, Johnny, assis sur son nuage avec ses potes, écoutent les hommages qui lui sont rendus. Et parfois, ils doivent se marrer. Mais du fin fond de la Normandie, des notes qui leurs sont familières retiennent leur attention. Pas de pâles copies, pas d’imitations, pas de trucs à deux balles, mais quatre musiciens qui interprètent ses chansons avec talent et passion.
Du rock’n’roll comme Johnny et ses acolytes aiment: une Voix, des guitares, un brin de folie, un public. Et c’est au Soubock que cela se passe. Le taulier les reconnait: ce sont les Witch Doctors.
Il aime ? Il aurait aimé ?
Comme à chaque passage des Witch Doctors pour cet hommage, la salle du Soubock est comble. Et de nombreuses nouvelles têtes dans ce public ne connaissent pas le groupe: ils sont là pour écouter du Johnny. Jean-Christophe les met rapidement au parfum: ce n’est pas un tribute to, mais une interprétation des titres de Johnny par les Witch Doctors. En 45 chansons, Jean-Christophe et sa bande vont couvrir les quatre premières décennies de la carrière de notre rocker national.
Comme d’habitude, le show saura varier les ambiances. Une première partie électrique pour chauffer la salle. Et ça commence fort. Je Suis Né Dans La Rue (Rivière… ouvre ton lit, 1969), La Terre Promise (La terre promise, 1975), Le Pénitencier (Le pénitencier, 1964), La Musique Que J’Aime (Insolitudes, 1973), Oh Carole (Les rocks les plus terribles, 1964). La pression monte vite. La générosité, autre trait de caractère du groupe, n’est pas un vain mot. Entre les dédicaces et les invitations sur scène. Le premier à les rejoindre est Eric Peltier sur Requiem Pour Un Fou (Derrière l’amour, 1976).
Le set continue avec Pas Cette Chanson (EP Madison twist, 1962), Si J’Etais Un Charpentier (1966), La Fille De L’Eté Dernier (Rock à Memphis,1975), Joue Pas De Rock’N’Roll Pour Moi (Derrière l’amour,1976).
Johnny aime, il aurait aimé. Une vrai prestation vocale de Jean-Christophe, les guitares d’Emmanuel et Laurent et une solide base rythmique de Jean-Christophe et Olivier. Ah les guitares d’Emmanuel et Laurent. Elles enflamment la salle à chaque solo de l’un et de l’autre. Et ils sont encore bien inspirés en cette soirée. Quant à la rythmique, Olivier assure toujours autant derrière ces fûts épaulant le jeu de basse de Jean-Christophe (aussi excellent à la basse qu’il peut l’être au chant).
Seul en scène
C’est maintenant seul, accompagné de sa guitare que Jean-Christophe enchaine. Le Chanteur Abandonnée (Rock’n’roll attitude, 1985), L’Idole Des Jeunes (L’idole des jeunes, 1962), Retiens La Nuit (Retiens La nuit, 1962), Les Bras En Croix (Les bras en croix, 1963) se succèdent. Le petit trou de mémoire sur le dernier, si bien rattrapé qu’il pouvait passer pour un acte volontaire, met encore plus en valeur la phénoménale mémoire de Jean-Christophe. Pas de pupitre ou autre prompteur pour faciliter le travail. Quand Revient La Nuit (Hallelujah, 1965), Noir C’Est Noir (La Génération Perdue, 1966) et Derrière L’Amour (Derrière l’amour, 1976) clôturent cette deuxième partie.
Show fait d’alternance
Retour des trois camarades de jeu pour une partie beaucoup plus électrique. Les Witch Doctors reprennent avec Johnny Reviens (Les rocks les plus terribles, 1964), 37eme Etage (Rock à Memphis, 1975), Excuse Moi Partenaire (Les guitares jouent, 1964). Vont suivre deux titres sur lesquelles nos amis guitaristes vont se déchainer: Ma Jolie Sarah (Flagrant délit, 1971) et Hey Joe (1967). Le groupe enchaine avec Quelque Chose Du Tennessee (Rock’n’Roll Attitude, 1985), Allumer Le Feu (Ce que je sais, 1998), Voyage Au Pays Des Vivants (Rivière … ouvre ton lit, 1969), Que Je T’Aime (1969), Elle Est Terrible (Les bras en croix, 1963), J’La Croise Tous Les Matins (Lorada, 1995), et Ma Main Au Feu (1972).
Le marathon continue
Pause bière et pause pipi (l’un ne va pas sans l’autre 🙂 ) pour les musiciens. Seul Jean-Christophe revient sur scène, sa J200 en main. Il interprète une demi douzaine de titres. Comme il sait le faire, il entraine le public à chanter. Diego Libre Dans Sa Tête (Dans la chaleur de Bercy, 1991), Je Te Promets (Gang, 1986), J’Ai Oublié De Vivre (C’est la vie, 1977), Marie (A la vie, à la mort, 2002), Sur Ma Vie (Stade de France 98, 1998), Sang Pour Sang (Sang pour sang, 1999).
Et de nouveau, on ne peut qu’être admiratif devant la prestation vocale de Jean-Christophe. Il vient d’enchainer 35 titres.
Retour sur scène des trois compères. Laurent et Emmanuel empoignent leurs guitares acoustiques. Mais l’ambiance est tout aussi électrique. Les titres défilent: Gabrielle (Derrière l’amour, 1976), Cheveux longs, idées courtes (La génération perdue, 1966), Cours plus vite Charlie (Rêve et amour, 1968), J’Ai Pleuré Sur Ma Guitare (Je t’aime, je t’aime, je t’aime, 1974) avec la participation de Nicolas Laperruque au chant, De L’Amour (De l’amour, 2015), Da Dou Ron Ron (Da dou ron ron, 1963).
Final électrique
Nos deux guitaristes troquent leurs guitares acoustiques contres leurs guitares électriques. C’est le final, comme toujours un grand moment des concerts des Witch Doctors. Fils De Personne (Flagrant délit, 1971), Quand Je L’Ai Vu Devant Moi (Les guitares jouent, 1964) précèdent Jusqu’à Minuit (Olympia 67, 1967). Sur ce titre, Jean-Christophe présente les membres du groupe. L’occasion pour chacun de nous faire un petit solo.
Le dernier morceau, Le Bon Temps Du Rock’n’Roll (Hollywood, 1979) donne l’occasion à certains de monter sur scène. Quatre heures de concert, 45 titres joués, Les Witch Doctors, Jean-Christophe en tête, ont encore réalisés une prestation de choix. Comme d’habitude, Johnny a, comme le public du Soubock, apprécié cet hommage. Il ne manquera pas la session de rattrapage le 27 janvier prochain 🙂 .
Quant à Jean-Christophe et Laurent, ils nous donnent rendez-vous le 17 décembre prochain à Fleury/Orne. En compagnie d’Océane et Dorothée, ce sera l’occasion de retrouvé leur répertoire (Miettes d’Eternités et Va Savoir Où Ce Chemin Nous Mène), et peut-être quelques inédits.